Après le hard, le soft
Ou autrement dit, "après l'effort, le réconfort".Fini le matériel : le squelette est là, assemblé, cousu main. Il ne manque plus que l'étincelle de vie (pour cela, brancher la prise sur
le secteur !) et surtout... de quoi démarrer le mini PC ! Car un détail peut sans doute heurter quelques sensibilités (la suite est interdite
aux moins de 24 ans) : aucun disque dur à bord !!! Ni lecteur de carte flash. Uniquement des ports USB.
Via ces ports USB, on peut bien sûr brancher un disque dur externe, mais rappelons que ce mini PC se veut transportable
(en particulier en voiture), donc peu sensible aux vibrations. Mais je perds mon temps là : je ne vais pas non plus démontrer
l'intérêt des balladeurs mp3 sur les balladeurs CD pour faire un jogging !!!
Et pour clore logiquement le concept, il n'y aura pas de lecteur/graveur CD/DVD.
Voici donc le défi à relever : démarrer un PC sans disque dur et sans CD. Ce message s'autodétruira dans...
Nous allons commencer par les distributions Linux. Une nouvelle mode nommée "live CD" ou "desktop CD" consiste à compacter dans un CD le système d'exploitation
et un ensemble de programmes utiles, le tout ne nécessitant aucune installation et s'adaptant ainsi à tout type de PC.
Plus récemment, les "live CD" sont devenus "live USB" : la clé contient la même chose que le CD et permet de surcroit de sauvegarder ses données
d'une utilisation à la suivante. Cette dernière fonctionnalité (parfois intitulée "home persistent" en référence à la persistance du répertoire
"/home", équivalent du "Mes Documents" sous Linux) permet d'avoir un ensemble système d'exploitation + données, facilement transportable, pouvant
démarrer sur tous les PC.
Le processus permettant de transformer un live CD en live USB est simple mais ne fonctionne pas systématiquement. Lorsque Isolinux est utilisé
pour faire démarrer le live CD (je n'ai pas réussi à faire démarrer un live CD initialement prévu pour démarrer avec Grub),
il suffit d'extraire l'image ISO (Winrar fait ça très bien) sur la clé usb, déplacer les fichiers de boot à la racine,
renommer isolinux.cfg en syslinux.cfg, faire un syslinux -ma X: (où X est la lettre de la clé usb) et le tour est joué !
Les sites web Linux-usb.net et Pen Drive Linux
expliquent tout ça très bien. Ce qui n'exclut pas que je fasse un tutoriel listant toutes les distributions testées et les fichiers
syslinux associés.
Les cas où la conversion ne marche pas (c'est-à-dire que je n'ai pas réussi à la faire marcher !! sic) sont :
- Grub est utilisé pour faire démarrer le CD (par exemple Fedora, ex-RedHat),
- le démarrage cherche désespérément les fichiers sur le périphérique /cdrom,
- aucune option de démarrage (célèbres "cheat options") ne permet de spécifier un démarrage sur clé usb.
Le dernier élément intéressant concerne la taille de la distribution (occupée sur la clé, c'est-à-dire la taille du fichier ISO).
En effet, sous réserve d'avoir environ une fois et demi cette taille
en mémoire vive, la distribution peut être intégralement chargée en mémoire vive, offrant ainsi des performances inégalables en termes de
temps de chargement d'application, d'ouverture de fichier...
Par exemple, les distribution DSL (Damn Small Linux), Toutou Linux ou même Slax (de moins de 200 Mo) tiennent aisément en RAM sur mon
IBM et ses 512 Mo de RAM. Par contre, ces mêmes 512 Mo ne suffisent pas à accueillir (et pour cause) des Ubuntu ou Kaella remplissant un CD (700 Mo).
Le comparatif des distributions Linux est donc particulièrement basé sur les
notions évoquées précédemment : version live CD pouvant être transformée en live USB (selon le procédé décrit ci-dessus), fonctionnalité "home persistent",
RAM nécessaire (pour faire tourner correctement la distribution) et ROM de l'image ISO (pour évaluer si elle pourra être chargée dans les
1 Go de RAM maximum de la carte mère). J'ai tâché de balayer large dans le spectre des innombrables distributions existantes, tout en imposant
les conditions suivantes : quitte à faire dans le libre, la distribution doit être sous license GPL, gratuite et exister en version live CD.
Il en reste une sacrée liste comme le prouve ce site.
Au final, j'ai retenu Xubuntu (à ceci près que le mode persistant ne marche pas avec la version 7.04 et qu'il faudra attendre le
18 octobre 2007 pour avoir la 7.10), Toutou Linux, Zenlive et, pour un usage différent (que nous verrons plus loin), GeeXboX.
Dernière information utile : le logiciel Gparted - permettant de partitionner des disques (dont clés usb) et de déclarer une partition
de boot (remplaçant ainsi le syslinux évoqué plus haut) - existe en distribution à part entière, fait 28 Mo et s'avère super pratique !
Alors voilà, Linux, c'est bien gentil, mais force est de reconnaître qu'une fois de plus, la panoplie de logiciels
est bien plus riche sous Windows. En effet, outre les portails Windows Media Center et Mediaportal (cf. ci-dessous),
les logiciels de navigation (dont voici un comparatif)
ont quelques rares et pauvres équivalents sous Linux. Le site Tuxmobil fournit un
recensement intéressant de ces solutions sous Linux,
mais il faut aller se chercher des cartes fiables. Et vive les galères d'installation en perspective pour le non-geek !
De même, l'excellent PhoneControl.net (permettant de contrôler son smartphone via
Bluetooth, envoyer/recevoir des appels, sms...etc) fonctionne sous XP et n'a pas d'équivalent Linux. Bien entendu,
il n'est pas sous GPL et coûte 25 euros.
Enfin, côté domotique (qui est un service que j'ai peu exploré dans cette page mais qui viendra un jour), l'offre pour Linux
est aussi pauvre.
Donc, attaquons-nous à Windows. Mais voilà, quel Windows utilier ? Nous avons Windows XP, 2000, Vista bien sûr, mais aussi une gamme nommée 'embedded' qui semble toute désignée pour notre usage. Cette gamme comprend :
- Windows Automotive, destiné (comme son nom l'indique) aux automobiles mais qui semble plus axé contrôle de la voiture que carPC ;
- Windows CE, particulièrement léger (moins de 32Mo), cible les PDAs, smartphones et autres systèmes légers, et n'offre pas les fonctionnalités d'un OS complet (nécessaires aux media centers évoqués ci-dessous) ;
- Windows Embedded for Point of Service, idéal pour les caisses (je me demande si ce n'est pas ce qui anime les distributeurs RATP...), et
- Windows XP embedded (XPe). Cette dernière version diffère de Windows XP par ses possibilités de personnalisation et s'allègement. En bref, tout ce dont nous rêvions !
XP Embedded (XPe), dont la dernière version est le
Service Pack 2,
inclut plusieurs outils permettant de détecter la configuration du poste, de configurer les composants qui seront inclus dans le XP personnalisé,
de les choisir parmi une bibliothèque de plus de 10000 composants et enfin de compiler le bébé aux petits oignons.
Une fonctionnalité nommée EWF (Enhanced Write Filter),
spécifique à XPe, permet d'éviter des lectures/écritures incessantes sur le disque (qui réduisent sensiblement la durée de vie d'une CompactFlash).
Autre point à relever : le Feature Pack 2007 ajoute pas mal d'optimisations au XPe SP2 et surtout
l'USB boot qui permet de démarrer XPe à partir d'un UFD (USB Flash Disk,
c'est-à-dire disque dur USB, clé USB...).
Enfin, RAM boot
permet de charger intégralement XPe en RAM (équivalent du cheatcode toram sous Linux) pour éviter tout accès au disque et
accélérer l'exécution des programmes.
Bref, je vous passe les détails décrits au travers des nombreux liens fournis, la conclusion étant qu'à part son prix (la version d'essai téléchargeable étant bridée à 4 mois), XPe est un XP complètement fonctionnel dont les composants sont choisis un à un pour une efficacité optimale !
J'appelle portail (ou media center) le soft qui permet de naviguer avec l'écran tactile plus facilement que dans un OS complet.
Les fonctionnalités comprennent généralement
la lecture audio (mp3, CD), video (divx, DVD, TV) et parfois des raccourcis vers d'autres applications (GPS, téléphonie).
Le site Home Media fournit un
très bon comparatif de 6 logiciels. La conclusion penche en faveur de Mediaportal (sous Windows, gratuit).
Ce même site propose une sélection de quelques
logiciels. MyHTPC semble y être apprécié.
Sous Linux, le choix est (classiquement) plus large et moins abouti. On trouve MythTV,
Freevo, VDRLive et GeeXboX.
Ces portails sont testés sur Via SP sur ce site qui retient finalement VDRLive.
MythTV est très beau graphiquement mais réputé difficile à installer. Pour commencer, l'incontournable
documentation du site officiel.
Puis, on trouve les paquets Debian, et leur naturelle adaptation à Ubuntu.
Enfin, on découvre que des distributions ont été customizées spécialement pour accueillir MythTV :
une Knoppix (585Mo) qui présente sans doute l'impossibilité
de booter d'USB (cf. comparatif des distributions), une Fedora qui dépasse
le Go (sic), mais surtout la MiniMyth qui a été conçue initialement
pour Via EPIA M sans disque dur.
Cette dernière distribution pèse 75Mo et boot de l'USB. A tester donc !
GeeXboX a la particularité d'être une distribution à part entière : contrairement à un MythTV qui s'installe sur un OS existant, il suffit de 10Mo sur une clé et 16Mo de RAM pour démarrer n'importe quel ancêtre de PC et en faire une platine de salon ! Son interface moins conviviale peut se personnaliser aisément. Dernier détail : les développeurs sont Français (hourra !!). Les tests sont concluants, même si les critiques d'interface peu alléchante sont justifiées.
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